7e Méditation de Carême par le Père Ante Vučković: «Enlever la faute»

Date: 01.04.2021.

«À plusieurs endroits du Nouveau Testament nous trouvons des textes qui parlent de la rémission des péchés et de la rétention des péchés. Si nous ouvrons l’Évangile de Jean vers la fin, immédiatement après la résurrection, nous trouverons un texte qui dit que le premier jour de la semaine, donc le jour même de la Résurrection, Jésus vient vers ses disciples, les salue en disant «shalom», souffle sur eux et dit: «Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus.» (Jn 20, 22-23) ». C’est ainsi que le Père Ante Vučković a commencé sa méditation, ensuite il nous explique que: « Nous avons deux façons de gérer les échecs des autres, les péchés des autres ».

«Nous pouvons les remettre et nous pouvons les retenir. Bien sûr, nous savons que cela concerne également un sacrement important – la confession, mais peut-être pouvons-nous aussi regarder ce que nous faisons dans nos relations quotidiennes, en tant que ceux qui donnent l’absolution dans la confession si nous sommes prêtres, ou en tant que fidèles qui s’appuient sur la parole de Dieu qui nous est adressée», dit le Père Ante en ajoutant que « cette parole est arrivée au moment où les disciples de Jésus étaient enfermés ».

«Ils s’étaient enfermés eux-mêmes à cause de la peur. La peur les a dominés. C’était la peur d’être accusé d’avoir appartenu à celui qui a été supprimé. C’était aussi la peur du corps disparu qui avait alarmé Marie-Madeleine ce même matin. C’était la peur du tombeau vide – et ils s’étaient enfermés. C’est le symbolisme d’une âme refermée qui n’a pas de joie, qui ne sait pas pourquoi elle vivrait, qui n’a pas de mission, qui se trouve dans un monde qui ressemble à une tombe. Il est très intéressant que cette description des personnes vivantes qui se sont refermées sera brisée par Celui qui est sorti du tombeau et dont le tombeau est resté vide.Jésus entre dans ce monde fermé de ses disciples et ouvre ce monde fermé de l’intérieur. Il leur montre son côté, Il leur montre ses blessures, Il leur montre ses mains et Il les salue en disant «shalom». Il a été crucifié, Il a été tué, mais Il est ressuscité. Les disciples se réjouissent. Pour eux, la rencontre avec le Ressuscité est le moment où ils comprennent la transformation, où ils comprennent que quelque chose d’important leur est arrivé précisément parce que le Maître est passé par la plus grande transformation possible. Et puis ce moment où Jésus souffle sur eux. Cela rappelle le souffle par lequel Dieu a donné la vie au premier homme: Il lui a insufflé Son souffle, et l’homme est devenu une «âme vivante», dit le Livre de la Genèse (Gn 2, 7b). C’est un nouveau souffle, c’est une création nouvelle, parce que Jésus ressuscité est la nouvelle créature, avec Lui commence la nouvelle création. Ce souffle est en même temps l’Esprit de Dieu – et les disciples reçoivent le Saint-Esprit pour pouvoir enlever les péchés», explique le Père Ante Vučković, qui parle ensuite du pardon des péchés, des fautes, en citant les paroles de Jésus: «La vérité vous libérera» (Jn 8, 32)…

Il souligne que ce texte qui parle de la rencontre de Jésus avec ses disciples est importante. «Rencontrer le Ressuscité. Lui permettre d’enlever notre faute. Lui faire confiance. Pardonner aux autres», dit le Père Ante, en parlant de nos vies quotidiennes et de nos rencontres avec  des gens qui se lient les uns les autres par la culpabilité, on sent que leur vie  est liée, qu’ils sont comme des prisonniers».

«Cet esclavage est spirituel, mais on le voit partout dans leur vie. Or, lorsque nous rencontrons ne fusse qu’une seule personne qui a été déliée de la culpabilité, nous remarquons qu’elle est capable de délier les autres. Nous pouvons délier les autres même s’ils ont commis des choses graves contre nous, et nous pouvons les rendre libres. Seul celui qui a été acquitté de sa faute peut acquitter les autres. Cette rencontre importante avec le Ressuscité, avec le Dieu vivant qui, avec Son souffle, nous donne la capacité de délier et de ne pas avoir à lier qui que ce soit, nous montre ce qui réside dans notre capacité humaine, dans nos paroles, nos gestes, nos relations. À partir de la rencontre avec la parole de Dieu et avec Sa miséricorde qu’Il nous montre dans ses sacrements, il est peut-être possible d’expérimenter la capacité de délier les uns les autres de nos attachements, de notre culpabilité, de nous décharger réciproquement de nos fardeaux». C’est ainsi que le Père Ante Vučković conclut, vous pouvez écouter toute la méditation ainsi que  les chants grégoriens du Père Zvonimir Pavičić en cliquant ici.